NEXUS – micro réseau social pair-à-pair

Le nexus est un local commun au sein de notre propre espace internet, un local relié aux autres espaces du même type pour partager entre pairs et non sous la houlette d’une grande plateforme. Nous pouvons y déposer les éléments d’une réalisation ou d’une mémoire, des choses fragiles ou imparfaites, précieuses, profondes. Ces espaces semblables et changeants seraient comme un livre miroitant. Un monde différent des réseaux sociaux, lieux de la visibilité et de la concurrence. En contrepoint, le nexus aimerait redonner une place à la réflexion, à l’invention, à la recherche ou au doute dans nos activités numériques. 

Nexus : https://nexus-dock.github.io

L’instance mondes heureux : https://unemontagne.github.io/nexus/

Lire la suite

COLLECTAGE ET GRANDILECTION – une recherche d’alternative à la collection d’art

« Prenons des objets artistiques, des dessins par exemple, ils dorment tranquillement dans le placard d’un atelier. Concrètement, ils ne valent rien, on peut essayer de les vendre, mais on risque bien de ne rien en tirer. Le plus bizarre, c’est que ces dessins, imaginons-les maintenant dans la réserve d’un collectionneur d’art. Ils ont maintenant une valeur. Mettons-les en vente et on les échangera contre une certaine somme d’argent. Cette accroissement de la valeur a de multiples raisons, mais il y en a une particulièrement que je voudrais explorer ici, c’est leur qualité d’être ensemble qu’on appelle « collection ». La collection est ce geste magique qui réunissant un certain nombre d’oeuvres d’art leur confère une valeur et les fait perdurer dans le temps long et l’histoire. Le mot même de collection est un terme surchargé, l’histoire de la collection s’intriquant à l’histoire de l’art, avec son origine dans les cabinets de curiosités et comme un des fondements du monde artistique occidental : qu’on pense au terme « collection » employé pour qualifier les oeuvres d’art d’un musée. Cependant si cette opération est un incontournable dans le champ de l’histoire, elle est tout autant un rouage du capitalisme, de l’impérialisme et du colonialisme. Dans Les anneaux de Saturne, W. G. Sebald constate que « […] nombre de musées remarquables tels que le Mauritshuis, à La Haye, ou la Tate Gallery, à Londres, ont vu le jour grâce à des donations de dynasties sucrières ou sont liés de quelque manière au commerce du sucre.» En France, les campagnes napoléoniennes ont contribué à « l’universalisme » des collections publiques tandis que l’entreprise coloniale a permis de réunir d’immenses collections dites « ethnographiques ». Les collections sont donc mêlées intimement aux faits de domination géopolitique. Aujourd’hui, les collections sont toujours des éléments du pouvoir de l’élite : collection Pinault à la Bourse de Paris ou celle de la fondation LVMH, pour ne citer que deux des plus impressionnantes manifestations.

Lire la suite

ANTI-CV

Morceaux choisis :

2017 : Naissance de ma fille, s’occuper d’un enfant demande du temps, surtout les premiers mois. Je donne des cours et je m’occupe d’elle avec ma compagne. Crèche parentale, expérience rocambolesque, les murs sont près de s’effondrer, l’argent manque mais les enfants sont heureux. Je ne suis pas beaucoup à l’atelier. Aller à un vernissage relève de l’exploit.

2013 : Pendant presque une année, je rénove une maison en banlieue parisienne. Je deviens plombier, électricien, plaquiste, etc. Pourquoi ne pas se reconvertir ? C’est assez gratifiant comme travail…

2005-2006 : Voyage d’étude, test d’anglais, je ne sais pas vraiment parler anglais, je fuis le test. Je suis envoyé dans la ville de Québec au Canada et retrogradé en première année à l’école d’art. Ennui profond. Je pars à Montréal et vis à l’hôtel « Eurêka ». Des amis français se joignent à moi. Nous voyageons au Canada et aux Etats-Unis et nous faisons de belles rencontres.

Lire la suite

SECESSION – Lettre aux conventionnistes

Photographie : Etienne Cliquet

« A l’origine de ces réflexions, il y a avait la conviction qu’une sécession d’un monde de l’art était nécessaire : soit la sécession, soit l’effacement. J’aime ce mot de sécession, j’apprécie beaucoup aussi son sens historique, la Sécession viennoise, qui joue la naturalité et le corps contre la propriété aristocratique. Je vois aussi la sécession comme un processus certes de dissociation, mais qui implique aussi la solidarité d’un groupe.»

Lire la suite

AUBAINE groupe de travail

papier_decore01
Il y a des choses qu’on peut faire tout seul et des choses pour lesquelles on a besoin des autres. Certaines sont clairement définies, rendues possibles par l’organisation sociale et la division du travail, tandis que d’autres sont plus informelles. En tant qu’artiste, écrivain, etc. nous nous retrouvons souvent dans la situation de demander à un proche, un camarade d’atelier, de relire un texte, ou donner son avis sur l’état d’avancement d’un tableau ou de participer à une performance. Sans ces coups de main peu d’oeuvres verraient le jour. Ces aides relèvent de ce que Pierre-Joseph Proudhon qualifie « d’aubaine », Lire la suite

PLOTTER

Tous les dessinateurs qui utilisent l’ordinateur ont un jour ressenti cette frustration de ne pouvoir assurer une continuité entre leur savoir-faire, la relation entre le crayon et le papier, le tracé, et leur travail à l’aide des logiciels de dessin sur l’ordinateur. Les techniques d’impression par ordinateur accessibles sont étonnamment fermées et peu nombreuses, imprimante A4 ou A3 avec toutes les limites que l’on connaît, A partir de ce constat, j’ai fabriqué une machine à dessiner, une traceuse numérique. En plus, de reprendre la main sur une production mécanisée d’oeuvres d’art, cette expérience fait aussi entrevoir un autre rapport à la machine, moins basé sur la servilité que sur l’apprentissage, le tâtonnement, la familiarité. En tant que technique d’impression, le plotter permet de réaliser des oeuvres qui peuvent être aussi bien uniques, que multiples.

Lire la suite

10 ANS

commissionartsvisuels  - EVENT.jpg
Commission Arts Visuels, Nuit Debout, Paris place de la République, 2016

Cela fait à peu près dix années que j’ai quitté l’école des Beaux-Arts de Paris. Dix années bien remplies mais qui me donnent la rage aussi. La rage parce que ces dix années n’ont servi à rien. Lire la suite